En me dirigeant vers une église convertie sous une autre vocation, le 30 juillet dernier fut mon baptême au 2340 rue Sainte-Catherine, là où la nouvelle fédération Corporate Team Wrestling présente ses galas à tous les vendredis depuis ce printemps. Avec les témoignages que je recevais et qui étaient plus concentrées sur les spectateurs endiablés, je devais prendre mon courage à deux mains pour vivre cette expérience qui me rappellerait de belles soirées à Pointe-St-Charles. Après me les avoir tous farci, je m’étais semi-juré de ne plus toucher à des fédérations où l’on peut voir des lutteurs luttant avec le linge qu’ils ont sur le dos depuis la matinée ou bien des AJ Styles de fortune. Que voulez-vous, ça piquait ma curiosité.
Pour vous donner un aperçu du talent qui entoure la CTW, celui-ci se compose en vétérans œuvrant dans le 450 et/ou même le 819 (Bad Boy Joly, Johnny Kruger, Martin Rolland, …Danger, Voltage), en la crème de la WTA (Crime Inc., Reflection of Perfection, Taina, Max Kruger), des BFF Sweet Cherry et Missy, de jeunes loups affamés qui se procurent du booking partout (Leon Saver, Kiss, Sick Rick Lucas, Twister, Ricky Starr) et de Jeremy Prophet Barnoff Inc. Oups, j’allais oublié les deux-trois lutteurs en espadrilles et camisoles blanches, cités dans mon exemple de plutôt. Un mélange non-traditionnel qui traîne dans l’allée du congelé, mais qui vaut la peine d’essayer par un soir où le divertissement est rare.
Avant de me diriger vers la salle, j’aperçois un fan club arborant les couleurs de la CTW festoyant dans un tailgate des pôvres avec des coolers de Poppers. Erreur, ce n’est pas un fan club mais bien les ados qui composeront la sécurité pour ce gala. Avant que le tout commence, ils sont chacun l’équivalent d’une king canhardcore dans l’corps. Cette équipe n’a pas trop bien paru durant la soirée, ayant parfois la difficulté de retenir un vieux de 70 ans qui prenait le tout à cœur, ou bien de sécuriser les jeunes ti-mousses durant les séquences parmi les chaises. Toutefois, ils ont remonté dans mon estime drénukienne lorsque ce fut la même équipe défaisant le ring, ça mérite une entrée gratuite.
Autre fait à signaler : l’arrivée de Danny Dallas. Pas de limousine cette fois-ci mais un Hummer H2 qui a pris la peine de stationner sur le large trottoir. Respirant son alter-ego (j’me trompe?), la séance de photographies à débuter avec les jeunes fans devant son Hummer, le tout filmé par une travailleuse de la rue qui a vu de plus beaux jours et qui devrait reprendre des cours de maquillage. Je voulais vous partager ce moment.
La salle cette fois-ci : endroit miteux et petit, mais convenable pour la lutte et l’assistance qui frise la centaine. Par contre, l’arrière scène improvisée semble étroite pour les lutteurs, qu’on peut apercevoir en regroupement lorsqu’ils ne sont pas en action. Les toilettes sont parmi les pires, jusqu’à tirer la chaîne et pousser la porte avec mon pied. J’ai même soupiré un « môman !» lorsque j’ai mis les doigts sur le crochet de porte. J’ai prié pour vous les filles.
Bon, nous sommes arrivés au gala. Celui-ci a débuté à 20 heures pile, qui fut une surprise pour plusieurs. L’annonceur Franco se sentait plus à l’aise sans avoir un dénommé Randy Jackson dans les pattes où leur guéguerre canado-québécoise semble interminable dans une autre fédération.
Pat Guénette vs HC Ryder © Championnat Régional MWF
Je m’attendais à plus avec ces deux lutteurs, où Ryder conserva son titre avec un slice bread #2, une prise que reprenait après avoir gaffé la première lors de la montée sur les câbles. La fin du combat était comme le début, où les deux se sont repris sur une séquence, plus affreuse sur la deuxième tentative. Guénette a compris rapidement qu’il pouvait en faire plus tout en s’exécutant le moins avec les spectateurs enragés, surtout en adoptant pour un soir le surnom de « salaud ». Avec HC Ryder, un petit bronzage ne fera pas de tort car il m’a donné soif pour un verre de lait. Avec ça, nous aurons notre mini Peewee car lui aussi affiche toujours le sourire.
Le Crime (Crime Inc.) vs Reflection of Perfection
Un remaniement du Super trois contre trois et du combat par équipe qui étaient prévus dans la soirée. Encore là, avec une équipe que la foule mange dans leur mains pour les haïr encore plus et d’un des top babyface du Québec en Believer, on n’allait pas s’ennuyer et le contraire ne s’est pas pointé. Combat divertissant malgré le tag « rock & roll express » qui a duré une éternité. Beaucoup d’improvisation aussi puisque les gars étaient préparés mentalement contre d’autres adversaires.
Sérieusement, mes luttiens et moi sommes questionnés comment le prochain combat égalera la heat produite par celui qui venait de suivre.
Martin Rolland vs Danny Dallas
Dallas sort sur la toune « Sweet Home Hochelaga », reprise du succès de Lynyrd Skynyrd. En fait, c’est la seule chose que j’apprécie du lutteur. Sa prestation fut limitée et rouillée, son choix de valet ou d’innocente devrait savoir que c’est de la lutte et qu’il faut vendre après avoir été tabassée par Martin Rolland et sa sortie fut d’une nullité après avoir été massacré dans un combat inégal. En Danny Dallas, j’ai eu une pensée pour tous les lutteurs qui sont des héros locaux dans les états confédérés.
Pour revenir au combat, c’est la même recette de pâté chinois que l’assistance ne se tannera jamais, du brawl, du hardcore et pétates. Même les enfants de trois ans en redemandaient.
La prochaine fois, Dallas arrivera en ambulance.
Terry Perry vs Crasher Kid vs Max Kruger
Trois paires de shorts, une paire de bottes, deux camisoles et manque de masques. J’essaye de comprendre encore le sens de Crasher Kid mise à part que ça doit sonner super débile écœurant à ses oreilles. Perry m’énerve par son look de tous les jours et par la gratuité de sa venue dans un ring sans dénigrer son physique et habileté. Tandis que pour Max, il mérite un peu mieux. Tant pis, c’est le moment de ma pause avant que je me pète une veine.
No DQ Marty Lang et Straight Ace comme parrure vs Bad Boy Joly et Spike comme assistant au carnage
Selon la rumeur, on s’attendait à un massacre et celle-ci se concrétisa. Marty Lang est reconnu comme un gars fendant dans les vestiaires où qu’il ne pense pas avant de parler. La majorité du temps, ses dires ne sont pas entendus par des sourds. Sans entrer dans les détails, il ne comprend toujours pas la vraie raison pourquoi Martin Rolland l’a violemment inondé de plusieurs chaises lors du dernier gala. Sensiblement le même scénario s’est répété ce vendredi soir. Joly ne l’a pas épargné avec des « chops » (chops entre guillemets, parce que c’était plus violent), s’est amusé avec une poubelle et parmi les gens à ses dépens.
Fait saillant de la soirée : après avoir dédicacé des chops en mon honneur sur Lang sur les abords d’un poteau à l’extérieur, Joly est venu récolter sa récompense que je lui réservais s’il parvenait à satisfaire ma soif de sang envers les jeunes innocents. Lang est viré mauve comme un Sky aurait viré plus rouge que roux. Une expérience d’égo à vivre.
C’était un règlement de compte in-ring. Ça rien servi après avoir vu Marty prendre des photos avec les fans et se promener parmi eux pendant le reste du gala.
Autre fait saillant de la soirée : le booker Stéphane Latendresse qui quitte durant l’intermission. Semblerait-il que Prophet l’aurait empoigné à la gorge. À suivre.
The Real Dream Team vs Contraste
L’équipe dont je ne voulais plus revoir contre celle qui m’a fait passer de soirées agréables à la FLQ en 2004-2005. Porthos n’a pas perdu sa touche pour animer une foule, Marty B fait toujours de belles acrobaties, Voltage semble toujours dangereux dans ses prises d’impact et Danger a garroché une bonne blague lorsque l’arbitre l’accusait de s’éloigner de son coin. Ça m’a tout pris pour écrire le dernier commentaire. Contraste a gagné, les gens sont contents.
Prophet Jeremy Barnoff vs Paul Rosenberg /ac Kiss et Sexxxy Leon Saver
Durant son entrée, Prophet marche l’équivalent de tous les lutteurs réunis, comme s’il essayait de nous rentrer désagréablement de force sa présence. Combat où Prophet a gagné sans surprise à la John Cena, c’est-à-dire de remporter le challenge tout en affrontant trois adversaires. J’ai toutefois apprécié la prestation de Rosenberg-Rosetti où le jeune dévoué se sert plus de son imagination et psychologie dans ses matchs que de prouesses athlétiques. Dans son cas, il sera Heel 4 life.
Kiss et Sexxxy Leon Saver vs Yan514 et Ricky Starr
Là où les jeunes loups affamés se donnent à fond afin d’épater les « dépisteurs » de fédérations connues lorsque leur présence est signalée. Tout le monde a très bien paru, même Yan514 avec son look de bad boy de PSC. Un petite frousse pour Starr lorsqu’il venait de manger un « leg drop/tree of woe » et que son menton enfonça sa poitrine, ça décolle les disques dans la colonne vertébrale. Plus de peur que de mal.
Championnat Classe Ouverte Sick Rick Lucas © vs Thomas The Pipes Dubois
Avec le talent qu’il a au micro, ce quartier et local était l’endroit de rêve pour Dubois qui est toujours électrisant dans ses prestations. Ça doit être ça, l’énergie d’un champion et qui prends son entraînement au sérieux. Pourvu que c’est contagieux. Sick Rick a su conserver sa ceinture vis-à-vis Dubois dans ce combat d’hommes forts, où les souplesses furent les prises de prédilection de chacun. Reste au champion d’avoir la fièvre du gym pour ressembler à l’aspirant au titre de la recrue de l’année 2010.
J’ai failli l’oublier: Jean-Marc Leclerc (l’arbitre grassouillet, pas celui en loafers et moustache) s’est démené comme un fou ce soir en arbitrant plusieurs matchs et sans commettre le moindre cafouillage.
Moi : « Hey bonsoir! En passant, je ne t’ai jamais vu à l’œuvre mais tu te débrouilles très bien comme arbitre! »
Lui : « Je sais, je suis bon. »
ÇA C’EST WINNER.
Veni Vidi Vici. Une autre fédération sur mon curriculum vitae luttien, une dont je ne voulais rien savoir vu tout ce qui l’entoure. Par contre, je reviens avec les mêmes propos que je m’étais permis d’écrire avant que la Corporate Team Wrestling fait son premier gala. C’est la WTA 2.0, où l’on réunit la même classe sociale endiablée tout en regroupant des lutteurs un peu plus talentueux.
Longue vie à la CTW, le quartier (et peut-être même la lutte!) en a besoin!
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