dimanche 3 avril 2011

Drénuke Live à la FLSH!

Avec planète Montréal qui avait décidé de prendre congé de galas de lutte pour le weekend, l’occasion était parfaite pour aller revisiter une fédération éloignée tel que la FCL à Shawinigan ou bien la SWF à Saint-Germain-de-Grantham, afin de s’amuser avec la « heat » régionale, plus chaude que Montréal la majorité des fois.

Mon choix s’est plutôt fait sur une fédération sur laquelle j’avais des préjugés car je ne l’avais jamais visité auparavant. Je me suis toujours dit (comme un plus un) qu’on avait pas besoin de se déplacer pour voir un produit lorsque celui-ci ramassait les cliques des fédérations qui cessent leurs opérations après deux ans et des rejetons de Montréal, lorsque les six huit organisations sur l’île n’ont pas de place pour eux, sois par leur talent, sois par leur manque de contacts. Ce qui en résulte est toujours la même recette : un spectacle de piètre qualité rempli d’égos mal placés et qui donne à la fois une mauvaise image que la lutte provinciale pourrait bien se passer lorsqu'elle est médiatisé (je ne suis pas mieux).

Le sort s’est dévolu sur la ville de Notre-Dame-du-Bon-Conseil, popularisée par le groupe Mes Aïeux, où avait lieu ce samedi le gala de la Fédération Lutte Super Happening. « FLSH » pour ses membres, mais mieux connue sous l’appellation FLuSH, popularisée cette fois-ci par l’auteur de ces lignes (un peu de mérite). Pour le reste de ce texte, on va se tenir au quatre lettres.

D’un autre côté, je devais assumer aussi mes paroles dites à FN Lutte Radio, où je prédisais ma présence tout en prévoyant d’avoir mon propre plaisir mesquin et d’y faire la casse. Oui, j’avais beurré épais un peu, car j’ai appris hier que mon émission était écoutée « religieusement » à Notre-Dame-du-Bon-Conseil.

Méchante intro, passons au gala :

La salle communautaire du 541 rue Ducharme est une merveille pour accueillir un gala, vue ses dimensions. Ça s’arrête là : le ring est un des plus pitoyables du Québec avec ses poteaux rouillés, son plancher avec une pente inégale et ses cordes lousses, où ces dernières ont failli causer des blessures sérieuses aux lutteurs du premier combat.

La salle reste éclairée tout le long du gala. Aucun jeu de lumières, aucune entrée bâtie pour l’introduction des lutteurs. Ils utilisent plutôt un drap pour couvrir l’entrée des méchants, tandis que les gentils-pas-trop-gentils entrent par la porte d’admission des spectateurs. Le système de son est simplement une caisse de son pour guitare, quand même adéquat pour ce local.

Mes braves collègues et moi furent accueillis par des bouches bée, sous la musique du Million Dollar Man Ted Dibiase « Money ». J’allais lever mes bras tel un vainqueur mais c’était pour la venue de Black Devil auprès du ring. Selon les commères du coin, Black Devil et ses acolytes du Satan’s Foundation (Axl et Alkatraz) ont fait vivre autrefois la vie dure à leurs adversaires à la Satan Wrestling Federation (maintenant la Star-WF). Voici la mise à jour de son profil, version léché:

(loin du look de hier soir)

Durant sa promo, dont je n’ai plus aucun souvenir car étant trop occupé à scruter la place et les gens pendant les premiers instants, un nouveau commissaire est venu se présenter par la porte d’admission, sans frou-frou ni fla-fla : Dennis Edison par son nom, la personne la mieux vêtue du coin malgré son pantalon et chemise trop large par deux pointures.

On s’est fait servir le fameux cliché « Je suis le nouveau commissaire et je prends le contrôle. », toujours sans saveur, encore pire après avoir mangé chez le Roi Jucep.

Streetman était aussi dans le ring. À moins qu’ils fussent séparés à la naissance, il est le sosie identique au Grand Antonio. Razor Revolution aussi, où la Maîtresse de Cérémonie le nomma « Ramon » par accident. Je soupçonne que ce n’est pas la première fois.

Les spectateurs sont composés de la famille immédiate, de la parenté, et de chummys innocents d’la shop qui vénèrent son collègue de travail qui lutte les weekends. Ce qui donne une assistance auprès de 80 personnes. Pour les habitués de Montréal, la FLSH est l’équivalent de la WTA/ICW/CTW si on peut se permettre (je me donne ce droit) de catégoriser la classe sociale qui assiste à ses galas. Sans la dénigrer davantage, cette même classe sociale est celle qui engendre le plus de heat aux galas auxquels j’ai pu assister. La magie est encore au rendez-vous avec eux.

Premier combat (enfin) : Michael Knox vs Psychopat

Deux lutteurs de la défunte SCW de Sherbrooke. Avec leur prestation catastrophique où tout n’était pas coordonné, je présume que ces deux là ne suivaient pas les cours offerts par Marc Le Grizzly lorsque celui-ci prenait la peine d’aller entraîner les natifs de l’Estrie. Je ne peux me remémoriez la dernière fois qu’un saute mouton fut manqué. Combat long et pathétique pour débuter une soirée et qui laissa les gens dans l’indifférence, puisqu’ils ne sont pas des membres de la famille.

Le Equi-Knox (superkick) de Michael Knox est le plus dangereux du Québec. Quelqu’un perdra des dents un jour.

Deuxième combat : Alkatraz et Lord Mongus vs Les Frères Stevens

Alkatraz porte un sarrau Big Bill et Lord Mongus ressemble à un Jake The Snake Roberts magané par l’alcool. Ce dernier nous a offert une promo interminable sur les Stevens à propos de leurs costumes flamboyants et le mot « tapette » fut utilisé à maintes reprises.

(Un Alkatraz durant une belle journée.)

Un autre combat désastreux où nous avons été témoins :

Le plus lent coup de coude donné par Alkatraz, vu la mobilité réduite causé par son Big Bill;

Encore par Alkatraz, un brise-nuque « Shake Rattle n Roll » sur un des Stevens, où les deux auraient pu se blesser;

Un croque-queue par Mongus. Oui, un croque-queue;

Trois tentatives ratées de bodyslam de Mongus auprès de Tank Stevens. Deux fois à mi-chemin, une fois au quart;

Le tombé est finalement arrivé lorsque un des Stevens riva les épaules de Mongus pour la victoire. Comme ça, tout bonnement, sans appliquer de prise. Je vais arrêter de me poser la question pourquoi qu’on ne voyait pas ce duo de frères lavallois plus souvent à Montréal, ils ne l’ont simplement pas après toutes ces années.

Après le combat, Viper et Razor viennent à la rescousse des Stevens qui, pour les remercier, se virent contre eux pour ainsi effectuer un « heel turn ». Cette action maléfique fut remarquée seulement par Loïc car les gens avaient les yeux rivés vers l’extérieur du ring où il y avait du brasse-camarade entre Alkatraz et Mongus et des spectateurs.

Troisième match : Black Devil vs Caporal Viper

Après le pointage de doigts envers ma direction durant le deuxième combat (Oh my God, Drénuke est ici!), notre aventure FLSH s’agrémenta de prises de becs envers nous, plus principalement moi-même; voyez-vous, sans besoin de vous faire un dessin, certains n’acceptent pas les niaiseries que j’écris sur mon blog, tout en prenant la critique de travers et ne comprenant pas le message entrevues dans mes nouvelles.

Ce fut le cas de Black Devil : celui-ci s’est dirigé vers nous, en baissant ses lunettes et nous saluer du majeur. Ce fut aussi le cas de Viper, où celui-ci, le bon du combat, détourna son attention vers moi afin de m’inviter à le rejoindre dans le ring. Comme un pro.

Sa rage en ma direction fut l’attrait principal du combat, mise à part le remplacement d’arbitre en début de combat. Abasourdis, nous ne savions plus s’il jouait la comédie pour les spectateurs locaux et s’il voulait me dévisser la tête.

Après ce combat fut le temps de l’intermission; sage comme le curé de la Paroisse, je suis resté cloué à mon siège parce qu’un accueil des plus saints m’attendait à l’extérieur, organisée par une bande de lutteurs colériques. Au diable la nicotine, la deuxième moitié du spectacle s’entrevoyait plus longue.

Durant cette intermission, Viper a accouru dans ma direction telle un sauvage désemprisonné de ses chaînes. Pendant que la sécurité et quelques lutteurs le ramenaient au vestiaire, nous nous sommes questionnés si cela faisait partie du spectacle improvisé à la dernière minute. Ou bien qu’il joue le jeu, ou bien qu’il soit con. Je ne suis pas fort sur les attaques personnelles, mais lorsque ta seule issue pour communiquer est de se battre, y’a un problème dans le coco.

Avant la fin de cette intermission qui ne finissait plus, les valets de fortune qui accompagne la Justice USA se chamaillent entre elles pour aucune raison. Streetman et Blacko viennent réparer le tout avec une poignée de mains et les quatre retraitent au vestiaire. Aucune suite durant le gala, complètement inutile. Comparativement à certaines fédérations, la FLSH incorpore des histoires à leurs querelles mais celles-ci sont maladroitement exécutées.

Quatrième match : Manson vs Shawn Morrisson ac/ Alkatraz (sans son Big Bill)

Ce dernier arrive…30 secondes avant son match puisqu’il était auparavant à la SWF et/ou NBW. Alkatraz annonce que son lutteur est blessé, avec une béquille sous son bras gauche. Ceci ne l’a toutefois pas empêché d’exécuter deux moonsaults contre Manson. Ce Manson ne l’a pas eu aussi facile contre un adversaire qui arrive sur le tard. Avec aucune préparation, ce fut du cafouillage extrême, tant sur les prises que sur les agissements d’Alkatraz et de l’arbitre. Pour le tombé, l’arbitre oublia de regarder ailleurs pendant que Shawn et Alkatraz exécutèrent un chokeslam double sur Manson, sans avoir de disqualification. Du tout croche.

À la fin du combat, Morrisson se promenait avec la béquille sous le bras droit.

Cinquième combat : Geffen King vs El Gringo Loco

J’aurais préféré Terry Perry contre King, mais bon, les gens sur place ont adoré les pitreries exagérés du lutteur masqué à ses heures. Tout comme Blacko et Viper, King en est un autre qui me dévisagea en voulant participer au Drénuke Show. Mais du haut de ses cinq pieds sept et ses tattoos de killer, je ne fus pas impressionné. Allez, va lutter! Ce qu’il a fait d’ailleurs en se procurant la victoire avec une aile de poulet sur Loco.

Sixième combat : John Dundee ac/ Colonel Richard vs Razor Revolution

Autre prise de bec avec Blacko, cette fois-ci il me démontre la matraque noire qu’il a sur lui. Je lui montre à mon tour mon stylo et ceci le fait sortir hors de ses gonds. Mon nez fut effleuré faiblement par son doigt. Yé.

Enfin, un combat qui commence avoir de l’allure (à mon goût), de bons échanges entre les deux vétérans et une histoire prenait forme. L’élément perturbateur s’est déroulé près de nous à l’extérieur du ring, avec un geste qui semblait improvisé par Razor. Ce faux Ramon lança délibérément Dundee au plancher vers nous, comme s’il voulait passer le message que Viper tentait de m’inculquer.

Pendant ce combat, Mongus est venu me chuchoter à l’oreille que ma tête sera arrachée si je n’arrêtais pas d’écrire des notes durant le combat. Du même coup, une dame dans la soixantaine nous engueulait pour les propos que j’avais dit à la radio. Je ne savais plus où donner de la tête, tout en conservant mon fou rire.

Avec ce brouhaha, la maîtresse de cérémonie a eu la brillante et professionnelle idée de nous avertir que nous serions escortés à la voiture à la fin du gala.

Septième combat: Dave Jr vs Streetman (c)

Dave devient le nouveau champion dans un combat qui a réussi à faire lever le monde de leur siège. Déconcentré de l'action du combat, je ne faisais que fixer la tête de balle de pool à Viper qui me dévisageait dans l'entrée.

Combat bonus : Tessier (vétéran de Drummondville, désolé pour l’oublie du prénom) et Dave Jr vs Streetman et Fouille-moi.

Ce que j’étais venu voir se concrétisa à la fin : de la bonne heat régionale, là où l’on créé des légendes rurales en les appuyant chaleureusement à tout rompre. Par contre, je ne me souviens plus du gagnant, je pensais exclusivement à la façon de sortir vivant d’ici.

A la fin du gala, le propriétaire Christian Streetman Théroux est venu auprès de nous afin de s’excuser pour les agissements non-professionnels de certains. Humblement, il a aussi reconnu la faible qualité du spectacle, causé par les annulations de dernières minutes (Gala spécial à la SWF). Il a aussi positivement reconnu l’erreur de s’être photographié devant un réfrigérateur, image de profil qui fut copié par plusieurs lutteurs québécois, sans oublier les bas blancs. Pour ce geste inattendu, je lui ai promis de revenir un jour, sous un ciel plus calme.

Bon, sa je me lance dans la même veine, voici ceux qui devrait penser à se payer un séminaire de Kevin Steen, ou bien s’entraîner avec une fédération stable du coin :

Manson;

Shawn Morrisson;

John Dundee;

Psychopat;

Michael Knox;

Le reste n’a pas d’affaire dans un ring, tout en excluant Razor mais sans oublier d’inclure le Caporal Viper.

Pour sortir du positif dans tout cela : Les 80 spectateurs sont sortis ravis de leur soirée, un des buts à réussir lorsque nous sommes promoteurs, malgré les moyens pauvres et risibles à bord. Je dois aussi souligner le très bon travail de l’annonceure enthousiaste, qui met de l’énergie dans les présentations et qui se démarque en ajoutant son petit quelquechose, soit vers le méchant le gentil pas gentil.