Le lutteur Sylvain De Sève a utilisé du matériel de son travail pour se faire filmer lors de son combat. Une vidéo mise en ligne sur YouTube vient de coûter son emploi à un ouvrier qui s’est fait filmer lors d’un gala de lutte amateur avec du matériel volé dans son usine.
Le site YouTube est devenu pour plusieurs une façon d’atteindre une certaine gloire instantanée. Ce qu’on ignorait toutefois, c’est qu’il pouvait se retourner contre les auteurs ou les figurants des vidéos mises en ligne et servir d’élément de preuve devant les tribunaux. L’arbitre Carol Jobin, du tribunal d’arbitrage du ministère du Travail du Québec, vient en effet de maintenir le congédiement de Sylvain De Sève de l’usine Sucre Lantic, survenu presque un an plus tôt.
L’homme y travaillait depuis novembre 2000 comme opérateur des machines qui servent à mettre du sucre dans des petits sachets destinés à la restauration.
Ces machines sont ajustées à l’aide de stroboscopes, ces appareils qui émettent de brefs éclairs lumineux à des fréquences bien précises. Un des stroboscopes avait disparu de l’usine en 2008.
La vidéo montrait Sylvain De Sève, qui pratique la lutte en amateur, se servant de l’appareil au moment de monter sur le ring pour se présenter dans la peau de son personnage, Sly Silverstone. Utilisé dans l’obscurité, le stroboscope avait pour but de créer un effet dramatique. Ces combats de lutte amateur ont lieu tous les deux dimanches dans le sous-sol de l’église Sainte-Claire, rue Baldwin, à Montréal.
En mars 2008, le patron de Sylvain De Sève remarque qu’il a un œil tuméfié et lui demande ce qu’il lui est arrivé. C’est alors que l’employé parle ouvertement de son loisir de lutteur et qu’il invite lui-même son supérieur immédiat à aller voir ses prouesses sur une vidéo disponible sur YouTube. Le patron n’en croit pas ses yeux: son employé y est filmé avec le stroboscope volé!
Le bon stroboscope?
Dans sa décision de 36 pages, l’arbitre Carol Jobin raconte la scène de 33 secondes: «La scène s’ouvre sur un stroboscope qui clignote, ce qui produit un cliquetis. (...) Le plaignant tient le stroboscope de sa main gauche.»
Cette image du stroboscope deviendra cruciale dans la cause, car l’avocat du syndicat CSN tentera par tous les moyens de démontrer qu’il ne s’agit pas hors de tout doute de l’appareil qui a disparu à l’usine. Mais l’employé a perdu sa crédibilité en montrant à son employeur un autre appareil... lequel n’était pas celui que l’on voyait très clairement sur la vidéo.
Source: Canoe.ca
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire